Notre entreprise a pris de grands engagements en matière environnementale. Cependant, ces engagements risquent de rester de belles paroles et ne sont que difficilement contrôlables. Aujourd'hui, l'écologie n'est pas la priorité de l'entreprise. Sans communication transparente sur le sujet de la part de la direction, il n'est pas possible pour les salarié.es de vérifier les orientations stratégiques d'Orange en matière d'impact environnemental.
Nous souhaitons donc, en créant des sections au plus proche des salarié.e.s du groupe, faire pression sur les acteurs de l’entreprise pour que la question écologique soit au cœur du dialogue social et enrichisse la stratégie de l’entreprise. Cela implique que des choix structurels dans l’activité de l’entreprise soient faits, en concertation permanente avec les salarié.e.s : devons-nous miser tout l’avenir de l’entreprise sur une course technologique qui ne trouve aucune justification environnementale ?
devons-nous penser que la croissance économique et industrielle est la seule voie possible pour l’entreprise ? devons-nous continuer à subir la loi des marchés financiers, aveugles aux enjeux écologiques et sociaux ? Il est urgent de mettre les technologies au service du vivant. L’entreprise que nous souhaitons est une entreprise prescriptrice de valeurs écologiques, à la pointe de la recherche et de l’innovation en la matière. L’entreprise que nous souhaitons est une entreprise exemplaire dans l’application de réelles solutions pour limiter l’impact du dérèglement climatique.
L’entreprise que nous souhaitons est une structure où la démocratie s’applique à tous les échelons, où chacun.e peut donner son avis sur la manière dont elle fonctionne. La parole doit être rendue aux salarié.e.s, et ne pas être laissée aux seuls actionnaires. Les conséquences écologiques de décisions motivées par des intérêts purement financiers conduisent inévitablement à la destruction de l’entreprise elle-même.
Nous pensons que les enjeux écologiques et sociaux sont les deux faces d’une même pièce et que l’une ne peut aller sans l’autre. Aussi, nous préconisons une véritable réflexion sur le devenir de l’emploi dans l’entreprise, sur les formations nécessaires pour s’adapter non pas au marché, mais au défi climatique.
Le dérèglement climatique provoque déjà des effets indésirables sur les conditions de travail et il nous faut anticiper leurs augmentations. Notre méthode est simple : nous demander ce que veulent dire les revendications syndicales dans un monde à +4°C pour anticiper les nouveaux droits que les salarié.e.s doivent acquérir. Nous voulons également que le dialogue social soit le lieu d’une modification radicale des actions en faveur de l’environnement, dans la stratégie de l’entreprise, comme dans le quotidien des salarié.e.s.
Dans ce cadre, nous revendiquons la redirection complète de la recherche du groupe pour trouver des solutions réelles pour lutter contre le dérèglement climatique. Et nous le finançons! plutôt que de pénaliser insidieusement les salarié.e.s sur la tenue d’objectifs dits « RSE » sur leur intéressement et leur part variable, sanctionnons ceux qui votent à la fois ces objectifs et l’absence de moyens pour les atteindre.
Conditionnons le versement des dividendes aux actionnaires à l’atteinte de ces objectifs. Chaque fois que le versement ne sera pas effectué, réinvestissons ces moyens dans la recherche pour progresser réellement sur ces questions ! S’il doit y avoir des critères RSE dans la rémunération des salarié.e.s, il faut que l’évaluation soit positive et bonifiante.
Une bifurcation de la stratégie du groupe en arrêtant le « greenwashing » permanent qui consiste à dire d’un côté, pour nous dédouaner des conséquences de nos produits et services, que notre activité ne dépend que du marché et de l’autre que l’entreprise serait prescriptrice du même marché !
Nous souhaitons aussi engager une réflexion sur les activités sociales et culturelles, les augmentations, le télétravail, les rythmes, la charge de travail... Une nouvelle approche de toutes ces questions est possible, écologique et sociale, prenant en compte les enjeux devant lesquels nous nous trouvons : la réduction des inégalités sociales et culturelles, la non-discrimination, la diversité et la justice sociale, dont le GIEC indique qu’elle est nécessaire pour envisager une atténuation de la crise climatique.
Des défis nouveaux s’imposent à nous et nous croyons en la capacité des femmes et des hommes qui travaillent chez Orange à les relever. La seule condition est qu’elles et ils soient informés et aient la capacité de s’exprimer dans tous les aspects de la vie de l’entreprise.
Notre syndicalisme se veut nouveau, c’est-à-dire que notre but est de travailler avec toutes les bonnes volontés et sans a priori. Nous considérons que chacun peut se tromper et revendiquons le droit à l’erreur. Nous considérons que nous devons travailler avec toutes les parties prenantes de l’entreprise pour faire naître le débat démocratique au sein de l’entreprise : direction, autres organisations syndicales, collectifs salariés, associations, fondations et surtout, les salarié.e.s doivent être au cœur de notre travail de revendications et d’actions.
Rassemblons-nous dans les sections syndicales que nous commençons à créer et donnons un nouvel élan au syndicalisme!